Archives de catégorie : Idées, opinions, croyances

Chroniques sur les 3 opiums de l’esprit : la philosophie, la politique et la religion

La place de l’histoire et du droit et des institutions dans les pensées libertaires, colloque, Faculté de droit, économie & sciences sociales de Tours, vendredi 29 novembre 2024

Un colloque a lieu bientôt juste en face de la BU des Deux Lions où je travaille. Il fallait bien que je vous le signale, d’autant plus que la thématique fait partie de celles qui m’intéressent…

Les penseurs libertaires et anarchistes dans leurs réflexions politiques ont eu à cœur d’évoquer le droit et d’appréhender son histoire. Mais, face à une conception du droit fondée sur une acceptation, plus ou moins consciente, de la notion d’Etat, sanctionnant le droit via une violence légitime dont il a le monopole, ils ont recherché dans les marges, temporelles et spatiales, les formes de droits non étatiques, ce « ius » qui n’était pas lex. A cette occasion, ils se sont tournés vers l’histoire, et particulièrement l’histoire du droit et des institutions, et les autres sciences de l’homme, anthropologie et ethnologie, appliquées aux concepts juridiques.

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Le Petit nazi illustré : histoire du Téméraire par Pascal Ory

Édition 2002. SUDOC .
Édition 1979. SUDOC.

Vient de paraître aux édition Locus Solus une nouvelle édition de l’ouvrage de Pascal Ory, Le Petit Nazi illustré, paru précédemment en 1979 aux Édition Albatros et en 2002, chez Nautilus.

Il s’agit d’une étude consacrée à l’histoire du Téméraire, journal illustré pour la jeunesse paru entre de janvier 1943 à la Libération. Cet organe de propagande nazi comportait entre 100 000 et 150 000 exemplaires à chaque tirage. Ce n’était donc pas une publication confidentielle.

Les 41 numéros (38 plus 3 numéros spéciaux) avaient été regroupés en 4 albums publiés à une date inconnue (1943/1944 ?). Depuis septembre 2024, ils sont accessibles en ligne sur Gallica.Il est donc possible de les lire, sachant que recommandation est faite aux lecteurs de le lire en gardant en tête le contexte de sa parution et de prendre beaucoup de recul par rapport à l’idéologie qu’il véhicule (cf. article de la Cité internationale de la bande dessinée).

Lectures complémentaires

Gilles Ragache, “Un illustré sous l’occupation : Le Téméraire, Revue d’histoire moderne & contemporaine 2000/4 no 47-4, pages 747 à 767.

François Rahier. Le Téméraire : Le soldat perdu de la BD française (1943-1944)”, chronique sur le site BD oubliées. Voir sur le même site La mémoire de “Le Téméraire”.

Dernière mise à jour : 18 novembre 2024.

Une citation pour un monde en transformation brutale

Les grands bouleversements qui précèdent les changements de civilisation semblent, au premier abord, déterminés par des transformations politiques considérables : invasions de peuples ou renversements de dynasties. Mais une étude attentive de ces événements découvre le plus souvent, comme cause réelle, derrière leurs causes apparentes, une modification profonde dans les idées des peuples. Les véritables bouleversements historiques ne sont pas ceux qui nous étonnent par leur grandeur et leur violence. Les seuls changements importants, ceux d’où le renouvellement des civilisations découle, s’opèrent dans les opinions, les conceptions et les croyances. Les événements mémorables sont les effets visibles des invisibles changements des sentiments des hommes. S’ils se manifestent rarement, c’est que le fond héréditaire des sentiments d’une race est son élément le plus stable.

L’époque actuelle constitue un des moments critiques où la pensée humaine est en voie de transformation.

Deux facteurs fondamentaux sont à la base de cette transformation. Le premier est la destruction des croyances religieuses, politiques et sociales d’où dérivent tous les éléments de notre civilisation. Le second, la création de conditions d’existence et de pensée entièrement nouvelles, engendrées par les découvertes modernes des sciences et de l’industrie.

Les idées du passé, bien qu’ébranlées, étant très puissantes encore, et celles qui doivent les remplacer n’étant qu’en voie de formation, l’âge moderne représente une période de transition et d’anarchie.

Le texte ci-dessus est extrait de Psychologie des foules (1895) de Gustave Le Bon (1841-1931) . Je sais, cet auteur misogyne et raciste fort prisé par l’extrême-droite est à prendre avec précaution en nos temps de wokisme triomphant. Néanmoins, je trouve que ces quelques lignes écrites à la fin du XIXe siècle reflètent une troublante concordance des temps avec notre époque. Rien de nouveau sous le soleil aurait dit Qôhèleth.

L’intelligence artificielle dans les revues spécialisées ou non : biblio-webographie

Revues spécialisées sur l’IA

Bulletin de l’AFIA. – N° 1 (1989, nov.). – Chambéry : AFIA [Association Française pour l’Intelligence Artificielle], 1989-.

  • A partir de 2008 et du numéro 67, il n’y a plus de Bulletin papier trimestriel mais seulement un récapitulatif annuel des dossiers parus au format électronique. Chaque bulletin aborde un thème particulier.

Revue d’intelligence artificielle. – Vol. 15, n ̊ 1 (2001). – Cachan : Lavoisier, 2001-.

  • Articles disponibles sur abonnement sur Istex et en libre accès sur IIETA. Accès en ligne pour les établissements français bénéficiaires des licences nationales pour les années 2001 à 2013. – Accès soumis à abonnement pour tout autre établissement

ActuIA. – N° 1 (janvier/mars 2020)-. – Paris : Net square digital, 2020-.

  • Le magazine ActuIA traite de l’IA dans sa globalité : veille sectorielle, analyse business, levées de fonds, décryptage technique, recherche scientifique, impact de l’IA sur la société et sur l’économie, l’IA à l’international.
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Le Jeu de la boule, le hasard et la nécessité

En feuilletant le Livres Hebdo paru le 15 février 2019 – oui, je sais, cette mini-webographie avait été oubliée dans mon écritoire virtuel… – j’ai appris la publication aux édition du Cerf du Jeu de la boule de Nicolas de Cusa (ou Nicolas de Cues), Non, il ne s’agit pas d’un guide de la pétanque, du bowling ou de la boule de fort, mais bien d’un traité philosophico-théologique consacré à la prescience de Dieu qui eut une influence certaine sur la pensée philosophique ultérieure relative au hasard et à la nécessité. Initialement intitulé De ludo globi lors de sa parution de 1463, il a été traduit, pour la présente édition, par le philosophe Hervé Pasqua, qui a déjà publié de nombreuses traductions de Nicolas de Cues.

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La renaissance orientale par Raymond Schwab

Les éditions des Belles Lettres viennent de rééditer La renaissance orientale, un ouvrage de l’indianiste et poète Raymond Schwab (1884-1956), initialement publié en 1950 chez Payot.

Schwab y montre tout ce que la pensée, la littérature, les sciences et les arts européens doivent à cette redécouverte obstinée des pensées orientales qui commença au XVIIIe siècle. La fascination exercée par l’Orient sur les sciences et les arts en Europe entre le XVIIIe siècle et la fin du XIXe, a dessiné en profondeur les perspectives panthéistes dans lesquelles notre civilisation a voulu définir sa modernité.

Extrait de la présentation sur le site de l’éditeur.

Localisation des différentes éditions dans le SUDOC.

Le hasard : matière à réflexion

Avec le temps, le hasard est à mes yeux la grande question philosophique et scientifique. Je pense depuis fort longtemps que mon existence comme celle de chaque vivant est faite de hasard(s), tant dans ses origines que dans son déroulement. J’ai déjà effleuré ce sujet et j’y reviendrai sans doute un jour sous forme d’essai ou de fiction. Pour l’heure, je voudrais rassembler ici quelques ressources en ligne pour approfondir cette question. Il s’agit surtout de chroniques ou de conférences extraites des chaînes de Radio France et de chaînes Youtube d’institutions scientifiques.

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Le Surréalisme : webographie

Le Manifeste du surréalisme est paru voici bientôt cent ans. Bonne occasion de rassembler ici quelques liens vers diverses ressources en ligne concernant ce mouvement, réparties ici en trois sous dossiers :

  • Panoramas des ressources générales sur le surréalisme

Dernière mise à jour : 24 septembre 2024.

Panoramas

Commencer par visionner sur Arte.tv l’excellent documentaire en deux parties intitulé Révolutions surréalistes, disponible jusqu’au 14 décembre 2024.

Explorer le Portail de Dada et du Surréalisme de Wikipédia.

Écouter sur France Culture :

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Menus propos et quelques citations sur l’écriture, l’oralité et l’art de la mémoire

En 1987 – trente-sept ans, comme le temps passe ! – l’essayiste et poète Georges Jean publiait dans la toute jeune collection Découvertes Gallimard un excellent petit livre intitulé L’écriture, mémoire des hommes. C’est justement sur ce titre que je voudrais revenir, car l’association de l’écriture et de la mémoire est loin d’être quelque chose qui va de soi.

Commençons par ce célèbre passage du Phèdre ( 274b à 275b) de Platon dans la traduction de Mario Meunier (1922) :

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Les philosophes qui n’ont rien écrit

« Roi, lui dit Theuth, cette science [l’écriture] rendra les Égyptiens plus savants et facilitera l’art de se souvenir, car j’ai trouvé un remède pour soulager la science et la mémoire. »

Et le roi répondit :

« Très ingénieux Theuth, tel homme est capable de créer les arts, et tel autre est à même de juger quel lot d’utilité ou de nocivité ils conféreront à ceux qui en feront usage. Et c’est ainsi que toi, père de l’écriture, tu lui attribues, par bienveillance, tout le contraire de ce qu’elle peut apporter.

Elle ne peut produire dans les âmes, en effet, que l’oubli de ce qu’elles savent en leur faisant négliger la mémoire. Parce qu’ils auront foi dans l’écriture, c’est par le dehors, par des empreintes étrangères, et non plus du dedans et du fond d’eux-mêmes, que les hommes chercheront à se ressouvenir. Tu as trouvé le moyen, non point d’enrichir la mémoire, mais de conserver les souvenirs qu’elle a. Tu donnes à tes disciples la présomption qu’ils ont la science, non la science elle-même. Quand ils auront, en effet, beaucoup appris sans maître, ils s’imagineront devenus très savants, et ils ne seront pour la plupart que des ignorants de commerce incommode, des savants imaginaires au lieu de vrais savants. »

L’extrait ci-dessus du Phèdre ( 274b à 275b) de Platon est bien connu. Le paradoxe est que l’auteur ait écrit plus de trente dialogues philosophiques. Ceux-ci mettent en scène Socrate, qui n’a rien écrit, semblable en cela à plusieurs autres philosophes éminents de l’Antiquité. C’est à eux que s’intéresse cette semaine l’émission Avec philosophie sur France Culture.

Je vous en conseille l’écoute et j’ajouterai plus loin quelques menus propos et citations sur l’écriture, l’oralité et l’art de la mémoire.